Les organisations de presse interpellent les autorités sur les critères d’attribution de la subvention 2024

Conduites par Jean Yves Ntoutoum, président de l’OPAM, les représentants des principales organisations de la presse privée gabonaises ont été reçus ce lundi par Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, 4e vice-président de l’Assemblée nationale de la Transition. Cette rencontre visait à exprimer leur désaccord face aux critères jugés discriminatoires pour l’octroi de la subvention 2024.

La délégation présente incluaient également les présidents de l’Union des Patrons de la Presse Indépendante du Gabon (UPPIG), du Cercle des Patrons de la Presse Privée en Ligne (CPPPL), du représentant du Réseau National des Journalistes Indépendants (RENAJI), et du président de l’Union Gabonaise de la Presse Sportive (UGPS). Les discussions ont fait suite à la publication, le 27 décembre dernier, d’un communiqué du ministère de la Communication sur Gabon Première, détaillant les conditions d’éligibilité à la subvention. Ces dernières, qualifiées d’inadaptées et discriminatoires par les organisations de presse, incluent : La présentation d’une carte de presse, alors que le ministère sous la Transition n’a jamais procédé à la délivrance de ce document, l’obligation de fournir un plan d’utilisation des subventions précédentes et futures, bien que les montants pour 2024 restent inconnus.

L’inéligibilité des organes de presse sanctionnés par la Haute Autorité de la Communication (HAC), ce qui constitue une atteinte à la liberté d’expression et une double peine pour les médias ayant purgé leurs sanctions; la présentation des paiements d’impôts et des cotisations sociales (CNAMGS et CNSS) pour 2023 et 2024, des conditions jugées inappropriées dans ce cadre.

Les patrons de presse ont unanimement rejeté ces critères, en rappelant que le ministère de la Communication ne peut empiéter sur les compétences des organismes de protection sociale, des autorités fiscales ou encore de la HAC, qui est déjà chargé de réguler les activités médiatiques. Ils ont également dénoncé une injustice flagrante envers les médias sanctionnés, estimant qu’ils ne peuvent être doublement pénalisés. De plus, les représentants ont souligné l’irréalisme de certaines exigences, notamment la carte de presse que le ministère n’a jamais délivrée sous la Transition et le plan d’utilisation demandé pour des montants non encore définis.

En réponse à ces critiques, les organisations ont formulé deux propositions principales : Revisiter les critères pour les rendre plus inclusifs et conformes à la réalité actuelle des médias. À défaut, créer une commission express regroupant les acteurs de la presse, le ministère de la Communication et des Médias et la Présidence de la République, pour résoudre ce différend avant le déblocage des fonds, déjà disponibles au Trésor public.

Les organisations de la presse privée ont également tenu à saluer la réactivité du président de la République dans le déblocage des fonds destinés à cette subvention. Toutefois, elles ont déploré l’attitude du ministère de la Communication, jugée « contre-productive » et contraire aux principes de la liberté de la presse. « Cette subvention devrait être considérée comme un nouveau départ pour les médias, qui ont traversé des épreuves difficiles », a estimé un patron de presse.

Au terme de l’échange, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso a rassuré les représentants de la presse privée gabonaise quant à sa disponibilité, de même que son souhait de voir cette situation se solder sur une issue heureuse.

En définitive, cette rencontre a permis de porter ces revendications au plus haut niveau des institutions de la Transition. Les représentants des médias espèrent désormais que le président de la République interviendra pour garantir une gestion équitable et transparente de la subvention 2024, essentielle à la survie et au développement des organes de presse dans un contexte économique difficile.

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