Gabon/vers un gouvernement resseré : L’audacieuse proposition d’Elvis Ossindji
Par Stive Roméo Makanga
Dans une analyse approfondie publiée sur sa page officielle du réseau social LinkedIn, Elvis Ossindji, ancien ministre et analyste du microcosme politique gabonais, appelle à une réforme audacieuse de l’architecture gouvernementale du Gabon. Dans la thèse développée par ses soins, il plaide manifestement pour un gouvernement resserré comme symbole d’une volonté de rupture avec les pratiques jugées inefficaces et coûteuses, au profit d’une gouvernance centrée sur la transparence, l’efficacité et l’intérêt général.
Selon l’ancien membre du gouvernement, la configuration actuelle de 31 ministres reflète davantage des équilibres politiques que des impératifs de performance institutionnelle. Une telle organisation, affirme-t-il, « alourdit considérablement les dépenses publiques », tout en mobilisant des ressources qui pourraient être redirigées vers des secteurs essentiels tels que l’éducation ou la santé. En outre, il met en évidence que « la fragmentation des responsabilités ralentit la mise en œuvre des politiques publiques », les chevauchements de compétences et l’absence de coordination freinant les résultats.
Face à ces constats, la réduction du nombre de ministères à 15 est proposée comme une solution pragmatique. Ce modèle compact se veut à la fois économique et symbolique. « Limiter les portefeuilles ministériels incarne une rupture avec les pratiques perçues comme clientélistes, renforçant ainsi la confiance des citoyens envers leurs institutions », explique-t-il.
Dans sa vision, Elvis Ossindji préconise une structuration autour de pôles stratégiques regroupant les missions prioritaires. Parmi les ministères proposés :
- Ministère de l’Économie, des Finances et de la Planification, intégrant la gestion économique et budgétaire, avec une perspective de prospective.
- Ministère des Infrastructures, de l’Urbanisme et de l’Énergie, pour une gestion centralisée des travaux publics et des énergies renouvelables.
- Ministère de la Transformation numérique et de la Communication, dédié aux nouvelles technologies et à la modernisation de l’appareil d’État.
Ce recentrage administratif viserait à « optimiser les ressources, recentrer les priorités et rendre l’État plus agile ».
La réforme ne s’arrêterait pas à une simple réorganisation ministérielle. Elvis Ossindji propose un mécanisme inédit de transparence institutionnelle. Chaque ministre devrait publier, dès sa prise de fonction, une feuille de route semestrielle avec des objectifs clairs et mesurables. Ces documents, accessibles en ligne, permettraient aux citoyens de suivre l’évolution des projets et de contribuer, via une plateforme interactive, à leur amélioration.
« En donnant accès à des informations précises et actualisées, cette initiative créerait une dynamique de confiance et d’implication citoyenne », estime-t-il.
Par ailleurs, des bilans publics semestriels seraient présentés devant le Parlement et diffusés largement. Une démarche qui renforcerait le contrôle démocratique et la redevabilité des dirigeants.
Pour sûr,Elvis Ossindji ne minimise pas les défis qu’impliquerait une telle transformation. Il précise notamment les résistances politiques potentielles, ainsi que la nécessité d’une adaptation des processus administratifs. Toutefois, il cite des exemples internationaux, tels que le Rwanda ou Singapour, pour démontrer que la taille d’un gouvernement importe moins que la qualité de sa gouvernance.
« Le Gabon pourrait devenir un modèle en Afrique centrale, montrant qu’un État peut être compact et stratégique tout en étant inclusif et transparent », conclut-il avec optimisme.
Cette réforme, si elle est mise en œuvre, pourrait redéfinir la gouvernance du Gabon, en inscrivant le pays dans une dynamique de modernisation institutionnelle et de transparence. Pour Elvis Ossindji, « le fleuve qui atteint l’océan ne s’épuise pas à multiplier ses bras, mais choisit son cours avec sagesse ». Une image éloquente pour illustrer l’opportunité d’un État resserré, efficace et tourné vers l’avenir.
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